L’Homme sans tête incarne les personnages influents de la société
occidentale. Le costume cravate est l’apparat du trader, du bien-né, du
séducteur, mais aussi celui de l’expert, du politicien, du truand. Vidé
de sa substance, ce corps est hors compétition : il ne pense pas, ne
désire plus et ne ressent rien.
Avec la série « Portraits » réalisée en 2009-2010 en collaboration avec
le prestigieux studio Harcourt, l’Homme sans tête s’impose au star
system.
Depuis les années 30, Studio Harcourt Paris immortalise les visages des
figures mythiques du cinéma, de la littérature, de la politique, des
sciences. Ce studio a traversé l’histoire de la photographie, la griffe
Harcourt est reconnue de tous et par delà les frontières.
Tout en restant fidèle à l’esthétique Harcourt, cette créature sans
visage en bouleverse les principes fondamentaux. Ici, point de
fascination possible pour un regard sublime, ce n’est plus le visage
mais les mains qui sont sculptées par la lumière. Idéalement présenté,
les plis disgracieux du costume s’effacent. La difformité du corps
s’évanouit et devient l’incarnation de la grâce. Ainsi le geste
parodique de Marie Aerts associé au savoir-faire du Studio Harcourt
attribuent à cette silhouette non seulement une certaine aura mais
confèrent de l'autorité à L’Homme sans tête. Avec cette série de
portraits, la créature fictive de Marie Aerts entre dans la légende et
hante la postérité.
Marianne Feder et Marie Aerts